Dans les raves de madben

Dans les raves de madben

Madben est dans les raves...

Depuis Lille et le nord de la France dont il est originaire, depuis les années 90 et la Belgique, avec ses clubs et hangars désaffectés, antres de ce son nouveau venu de Detroit, d’Angleterre, d’Allemagne qu’il partait découvrir avec ses amis, Madben poursuit l’héritage techno rave et le réinvente sans cesse aujourd’hui.

Le 14 août 2021 nous sommes allés à sa rencontre lors du Fabulous Festival près de Toulouse où il a donné un énorme DJ set qui a immédiatement aimanté le public à la grande scène extérieure. Il a répondu oui sans hésiter à notre demande d’interview au débotté de sa prestation, mais au fait c’est qui Madben ? A suivre, petit éclairage sur cet artiste français qui monte, qui monte...

Benjamin Leclercq aka Madben n’est plus vraiment un petit nouveau. Fidèle aux racines du mouvement, imprégné par ses années de DJ avec ses premières platines qu’ils partageaient avec ses potes, véritables plateformes d’exploration du son techno et acid des pionniers et des artistes de la « 2ème vague » .

Dans la musique de Madben résonnent des noms comme Underground Resistance bien sûr, celui de labels comme Axis et Purpose Maker, Plus 8 records, DJax et Harthouse et celui d'artistes emblématiques comme Jeff Mills, Speedy J, Dave Clarke ou encore Green Velvet.

De toutes ces influences il puise son inspiration et nous offre avec inventivité et talent,

un son actuel, puissant et mélodieux en dehors de tout académisme, ne suivant que son propre courant,guidé par la seule envie de retourner tous les dancefloors de la planète. 

Et il se débrouille plutôt bien le bougre !

Faire la liste de tous les grands noms aux côtés desquels il est apparu serait trop long et revient un peu à faire la liste du All star Game mais juste pour le plaisir, lors d’un de ses derniers gigs il partageait l’affiche avec DJ Pierre, Adriatique, Stephan Bodzin, Raxon, Maceo Plex aux Printworks de Londres rien que ça… On pourrait citer encore : Ellen Alien, Charlotte De Witte, Pan Pot, Boys Noize, Louisahhh, Len Faki et là n’en jetez plus. C’est bon on a bien compris à qui on avait affaire.

Rex Club à Paris comme résident pour ses soirées MAAD, Chalet de Berlin, Wood à Bruxelles, Numerik games en Suisse, Trans Musicales de Rennes, Piknic Elektronik à Montréal, Panoramas à Morlaix, Marsatac à Marseille, nombre de salles, clubs, festivals et lieux emblématiques de la musique électronique mondiale ont vu également l’émergence du discret Madben sur le circuit international.

 Discret il ne l’est plus tout à fait

Après des années à taquiner les platines puis à développer son live au fur et à mesure de ses achats de machines, il est venu quelques années plus tard à la production mais s’est bien rattrapé depuis avec une production déjà foisonnante de maxis, singles, EP, remixes de tous horizons (Vince Watson ou Mansfield TYA par exemple) signée dans de prestigieuses maisons comme Off Recordings, Scandium, Motech ou Bedrock et dans sa maison-mère, celle où il fit ses premières armes et qui l’accompagne toujours depuis: Astropolis Recordings.

Astropolis

Le collectif brestois d’actifs activistes de la musique ayant découvert la techno lors de la première « Rave aux Trans’ » à Rennes, c’est un peu sa famille de coeur à Madben. Depuis 1995 et leur première rave clandestine, proposant une programmation techno- hardcore - acid house qui faisait rêver toutes les raveuses et raveurs,de France et de Navarre, ils n’ont rien lâché et ont renouvelé chaque année (à de rares exceptions près) l’exploit de réunir en festival la fine fleur et l’avant-garde de la musique indé internationale: rock, électronique, punk, synthpop, wave, experiment… 1ère affiche à l’époque: Liza N'Eliaz, la regrettée et foudroyante icône de la techno hardcore, Laurent Hô, Manu le Malin ( un petit jeune qui ne quittera plus le festival), Acid Kirk, Tim Taylor, pour ne citer qu’eux, ça pose et ça a dû tabasser sévère !! Merci 3615 Rave ! Deuxième édition : Laurent Garnier (autre petit jeune devenu Astropolis addict), Jeff Mills et DJ Hell (on se souvient d’un fameux disque sur Disko B…) et Fumiya Tanaka. Belote et re ! Depuis 27 ans, Astropolis nous offre le meilleur et c’est donc là que Madben a retrouvé l’esprit des grandes raves des débuts et a posé ses valises musicales. C’est là, entre Brest, le Château de Keriolet et le manoir de Keroual, qu’il a commencé à affûter sa musique en signant la première sortie du tout nouveau label Astropolis lancé en 2012. C’est là qu’un boulevard vers la grande scène s’est ouvert devant lui en côtoyant la crème de la techno française et internationale avec sa première participation au festival en 2011 aux côtés de (entres autres) : Laurent Garnier (en format LBS bimbadaboum boum), Cassius, Goldie, Carl Craig, The Shoes, Pantha Du Prince, Housemeister, Manu Le Malin, Stephan Bodzin, Maetrik, La Femme, Elisa do Brasil (autre résidente du festival), Sonic Crew, Electric Rescue, Agoria, DJ Pierre… La grosse classe.

C’est aussi là qu’il sort son premier LP en 2018, Fréquences, un superbe album, très bien accueilli par la critique à un moment où se pose la question de la pertinence de ce type de format dans le milieu. Dans un dédale de morceaux inventifs et à la technique parfaitement maîtrisée, l’ami Madben s’affranchit des codes et démontre qu’il est un artiste qui ose, renverse les barrières temporelles et stylistiques et fait mouche à tous les coups. Notamment la collaboration avec Rebeka Warrior et Manu le Malin: Grief, dance to death, véritable ovni electropop illustré par un clip dystopique signé NoBrain.

Féru de synthés et filtres analogiques dont il garnit son studio et dont certains bidouillés par ses soins, sa musique est un savant dosage entre l’analogique et le numérique, le meilleur des 2 mondes en somme, pour nous offrir un son bien fat et texturé, envoûtant et hypnotique pour autant d’hymnes à une techno plus que jamais vivante. Madben est DJ bien sûr, il maîtrise parfaitement l’art des platines et c’est aussi un artiste live époustouflant: expérience auditive et visuelle garantie ! Musique ciselée et fouillée, show visuel précis et taillé pour les plus grandes scènes : tout l’univers de Madben est là. Du travail de pro.

Big up !

Madben c’est aussi aussi l’histoire d’un abandon total à son art après avoir tourné le dos à la promesse d’une belle carrière au sein d’un grand groupe commercial français pour se consacrer entièrement à la musique. Resté fidèle à sa passion du début et aux origines du mouvement, il déconstruit, il modèle et façonne ce son qui l’a tant marqué au début comme pour l’actualiser sans cesse, comme pour que ce ne soit jamais juste un souvenir. Rave on.

Adoubé par Lolo le « patron » (himself) et d’autres grands comme Dave Clarke (et oui encore lui), Emmanuel Top (légende), John Digweed (encore légende) ou Mark Taylor d’UR (là on est scotchés), Benjamin poursuit son chemin et élargit ses horizons en signant 2 EP chez Ellum Records, le label de Maceo Plex.

Madben c'est aussi "Trunkline" le duo péchu qu'il forme avec Yann Lean, à l'origine de plusieurs sorties, notamment sur OFF Recordings et Made of Concrete, et qui dispense des soins à base de DJ sets techno rave à l'ancienne hyper dynamiques en France et en Europe.

Avec un nouveau live AV en préparation, ‘Exode’, qu’on a tous hâte de découvrir sur scène, que dire de plus sinon un grand bravo, et lui souhaiter le meilleur pour la suite, pleins de projets afin de continuer encore longtemps à prendre nos places pour aller le voir et écouter sa musique.

La rencontre

Le résultat de notre rencontre avec Benjamin au Fabulous Festival, c’est un peu plus de 20 minutes de discussion et de pur régal en sa compagnie : histoires de … musique… de rave… d’idées…. de projets….et de rigolade. Non seulement le chemin parcouru force le respect et l’admiration mais Benjamin est en plus super sympa, d’une rare humilité et nous vous proposons de le découvrir, jeudi prochain, le 18 novembre 2021 à 20h sur notre radio.

The Club : Nouvelle émission, nouveau format

Nous sommes très fiers de vous annoncer notre nouvelle émission et très fiers de la commencer avec Benjamin. Très fiers de vous livrer cet entretien accompagné du DJ set qu’il a réalisé le dimamche 12 septembre 2021 au Jardin Electronique de Lille : autre haut lieu d’épanouissement de la techno hexagonale qui, tout comme le Fabulous, est supporté par les ZUT. Très fiers de désormais vous immerger, grâce à The Club, quelques temps dans l’univers d’un artiste, d’un musicien ou d’un acteur de la culture dans une émission pensée pour vous, pour notre plus grand plaisir.

= Venez, suivez, écoutez et partagez avec nous cet échange avec l'artiste = 

Première de The Club —> Jeudi 18 novembre 2021 à 20h ici même sur stereogang

ZH.

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